mardi 3 novembre 2015

CliFi : Etudes documentaires


Moebius
Chaque élèves de TSTD2A réalise une étude documentaire autour d'un thème fondamental lié à l'écologie et à l'eco-design. Cette étude se déroule du 2 novembre au 18 décembre 2015. Cette étude documentaire donne lieu à une synthèse en quatre pages (gabarit de mise en page fourni) à rendre le vendredi 8 janvier.
  • Voir article sur ARSAlive : Comment organiser ses recherches docs ?
  • Sources citées toujours entre guillemets + références
  • Aucun copier/coller de sources non référencées et citée = texte personnel
  • Chercher à s'appuyer sur des exemples de solutions dans les quatre domaines des AA : textile/stylisme, espace privé/public, produit manufacturé/objet artisanat d'art, graphisme imprimé/multimedia.
Les différents thèmes
  1. L'anthropocène [Sean]
  2. La montée irrémédiable des eaux [Marie]
  3. Extinction des espèces animales, destruction de la réserve halieutique. [Juliette]
  4. La gestion des ressources en eau potable [Margot]
  5. La déforestation [Salomé]
  6. Des engrais et pesticides à la permaculture / appauvrissement des sols [Merlin]
  7. Le paysage dé-naturé, le tiers paysage [Yuna]
  8. Energies fossiles // énergies renouvelables [Elodie]
  9. Le vernaculaire, les matériaux et les compétences du territoire [Léa]
  10. les circuits courts, des associations au industries [Amandine]
  11. Le tri et le traitement des déchets [Dorine]
  12. L'obsolescence programmée ou non [Cathy]
  13. La biomasse et l'agroforestie (firme E-ON, filière bois, ...)) [Clarisse]
  14. Les nouveaux matériaux + les nanotechnologies [Margaux]
  15. La réhabilitation en architecture [Pauline]
  16. Ralentir (slow design, slow food, ...) [Maëlle R.]
  17. Low tech [Aurore]
  18. Développement soutenable (sustainable) [Typhanie]
  19. plantes / espèces [Cassandre]
  20. Design des composants (monomatériaux, marquage indélébile, minimiser la production de déchets, démontage, ...) [Dorian]
  21. Design pour le désassemblage (réduction de matières, légèreté durable du matériau) [Marianne]
  22. Matériau "bio" (matériaux naturels dérivés de produits bruts) [Maëlle B.]
  23. Le recyclage des matériaux [Coline]
  24. Le recyclage des objets (réemploi) [Emilie V.]
  25. Réduction des dimensions (projeter emballage et produit simultanément, prévoir l'assemblage après achat) [Carole]
  26. Le design de service (0% produits) [Souraya]
  27. technologies à faible impact environnemental [Emilie B.]
  28. Ecopublicité (dire, faire, durer) [Mathilde]
  29. Le design systémique (évaluation réelle des produits secondaires et déchets, cycles industriels ouverts et connectés) [Malo]
  30. Numérique et écologie  [Baptiste]
+
Une partie de ce programme documentaire est issu de l'ouvrage :
Les 8 concepts ecodesign
[Silvia Barbero - Brunella Cozzo - éditions Ullmann 2009]

La force des parties / Design de composants
Le design de composants a pour but de déterminer et d'optimiser la forme globale de l'objet à partir de la dimension et de la disposition des parties qui le composent, c'est-à-dire les composants. Chacun d'entre eux est considéré comme un produit fini, dont le cycle de vie, autonome, est aussi lié aux autres. Le projet commence alors par l'analyse d'objets démontés appartenant à la même catégorie: les relations entre les composants, les lois physico-mécaniques qui les caractérisent et leurs techniques de production sont les différents aspects pris en compte.
Une fois ces parties définies, on identifie les éléments clés de fonctionnement de cet objet et l'on passe à la phase créative.
Ici, le créateur travaille en suivant les lignes directrices suivantes :
• intégrer des composants de même matériau (objet monomatériau) et éviter de recourir à des matériaux différents;
• marquer les matériaux de manière  indélébile (par impression ou étiquette);
• minimiser la production de déchets;
• prédéterminer les éventuels points de rupture pour faciliter le démontage
rapide des parties;
• éviter les formes et systèmes pouvant causer des procédures de désassemblage trop longues.
Lancer un projet visant des composants signifie aussi tenir compte de l'accessibilité du produit en termes d'utilisation et de manutention, pour en faciliter l'usage.

La légèreté durable du matériau / réduction de la matière et design pour le désassemblage
Une analyse des produits présents sur le marché met en évidence une tendance générale à la sur-utilisation de matériaux. Projeter selon une logique de réduction de la matière signifie réaliser un produit en optimisant les quantités de matériau et d'énergie. La réduction de matière présente ainsi un double avantage : elle consent la protection des ressources, grâce à l'utilisation attentive des matériaux travaillés et réduit les émissions nocives pour l'environnement.
S'il suit cette approche, le designer a aussi pour mission d'éviter la multiplication des matériaux, qui compliqueraient le processus de recyclage et de démontage. Les produits réalisés dans cette optique satisfont ainsi également le design pour le désassemblage. Ce dernier prévoit qu'en amont de leur construction, les objets soient pensés pour être démontés et ainsi recyclés. Dans cette optique, il est important de faciliter l'identification du
matériau, afin que tous les Composants puissent être réutilisés ou recyclés, même s'ils sont remplacés par des matériaux différents. De nombreux pays ont ainsi initié des réglementations prévoyant le marquage des objets et des composants pour une identification rapide.
La discrétion de la matière / Monomatériau et matériaux "bio"
Pourtant simple à appliquer, l'idée de monomatériau (ou utilisation d'un seul matériau) est un principe de l'écodesign souvent négligé. Malheureusement, la
nécessité d'offrir un produit attractif prévaut souvent sur les questions environnementales; le résultat en est une diffusion de plus en plus forte de produits dont l'impact environnemental est lourd. Projeter dans un esprit durable signifie au contraire employer des ressources plus adaptées à un objet et à sa fonction, et non pas à la satisfaction des lois du marché.
Les avantages du monomatériau sont nombreux, étant donné que projeter avec un seul matériau signifie simplifier autant le processus de production que le recyclage en fin de vie. Cette approche s'applique généralement à des produits peu complexes, à des objets jetables et aux composants primaires de produits plus élaborés.
Étant donné les coûts environnementaux d'extraction, de transformation et de désassemblage des ressources, l'écodesign s'oriente généralement vers l'emploi de matériaux « bio » parmi lesquels des matériaux naturels dérivés de produits bruts, comme les plastiques sans pétrole biodégradables, issus de l'amidon de maïs ou de pomme-de-terre (PLA).
Trans-matériau / Recyclage et réemploi
Pourtant similaires, les concepts de recyclage et de réemploi se différencient par la nature des produits qu'ils génèrent. Tandis que le recyclage prévoit la transformation et la réutilisation du ou des matériaux de l'objet recyclé, le réemploi utilise à nouveau l'objet même, en lui apportant des modifications structurelles ou formelles, sans pour autant opérer de transformations chimiques ou physiques.
En termes de durée, dans le premier cas ce sont les matériaux qui durent dans le temps et dépassent la durée de vie du produit, tandis que dans le second, c'est l'objet lui-même. Le recyclage comprend de nombreuses sous-catégories, dont les plus connues sont le recyclage en cascade, le recyclage post-consommation et le recyclage préconsommation.
Le premier consiste en la récupération de matériaux pour des usages chaque fois plus simplifiés par rapport à la matière originale; ceci étant dû à la perte des qualités structurelles et chimiques entrainée par la transformation.
Le recyclage post-consommation, le plus connu, prévoit la transformation des matériaux ou de parties du produit en fin de vie, après un tri sélectif. Le recyclage pré-consommation est plus théorique et moins connu: on vérifie à priori la nécessité réelle du produit à mettre sur le marché. Si les résultats ne sont pas satisfaisants, le pré-recyclage est mis en oeuvre: la réalisation de l'objet est bloquée et évite ainsi, en amont, la perte de ressources.
Volume diminué / réduction des dimensions
Le designer s'attelant à la projetation d'un nouvel objet travaille selon des pré-requis : compacter, réduire ou limiter la consommation engendrée par le transport. Certainement pour économiser des ressources, mais aussi pour prévenir des consommations excessives durant le transport, une projetation intelligente des dimensions reste inévitable. Plus on peut stocker de produits en un seul voyage, moins les émissions de C02 aggravent la situation écologique; ce qui implique aussi une économie directe de carburant.
La réduction des dimensions suit deux lignes directrices principales:
• projeter produit et emballage simultanément;
• prévoir l'assemblage après l'achat.
Dans la phase de projetation, il existe une étroite relation entre ces deux idées clés; la confrontation de leurs nécessités et de leurs caractéristiques permet d'obtenir un résultat hautement fonctionnel, essentiel dans les dimensions et dans l'emploi des matériaux. La forme du produit permettra ainsi une véritable exploitation de l'espace durant le transport. L'emballage, quant à lui, devra adhérer le plus possible à l'objet, en le protégeant et en évitant de créer des zones de vide inutiles. Cette étape ne fait aucunement perdre de force communicative à l'emballage, dont la fonction est aussi celle de présenter aumieux le produit sur le marché.
La problématique du transport ne se limite pas au poids et aux dimensions des marchandises; la question du moyen de transport est tout aussi importante. La diffusion des moyens alternatifs, qu'ils utilisent des carburants naturels ou des sources d'énergies renouvelables au lieu de combustibles fossiles, amènerait à une réduction encore plus drastique des émissions de C02.
O% produits / le design de services
Est-il possible de substituer un service à un objet? Répondre à cette question signifie entrer dans le contexte du design de services. Cette approche étudie les systèmes alternatifs à l'utilisation individuelle des objets. La réponse à ce type de services est généralement très positive, puisque l'utilisation d'un bien naît avant tout du besoin de faciliter une action, et non du désir de posséder l'objet en soi. Il en résulte une forme hybride de produit et service, où un propriétaire unique fournit un service à plusieurs utilisateurs. Il tire un bénéfice économique de la diminution de sa consommation des ressources, des émissions et des déchets, et gagne ainsi personnellement à prendre soin du produit jusqu'à sa fin de vie.
C'est le cas du covoiturage : si posséder une voiture est la conséquence du besoin de se déplacer plus rapidement, ce type de service (mettant en relation le propriétaire de la voiture et qui a besoin de se déplacer) permet de satisfaire les besoins d'un groupe à l'aide d'un seul moyen. Les coûts engendrés d'une part par la possession et de l'autre par le voyage, sont ainsi diminués. Un service de ce genre sensibilise également les  utilisateurs à des comportements conscients et durables (les déplacements en voiture se réduisant au strict nécessaire) et favorise les nouvelles relations entre les personnes, les lieux et les objets.
Techno/écologique / Technologie pour le développement durable
À travers l'emploi d'une technologie adaptée, il est possible de rendre un objet éco-compatible : pensons par exemple aux possibilités technologiques capables d'améliorer l'efficacité des produits, de favoriser les économies d'énergie ou d'intégrer de nouvelles fonctions à un objet, et considérons aussi les nanotechnologies et biotechnologies. Malgré les accusations fondées d'un emploi excessif et la pollution qui en résulte, la production industrielle reste fortement liée à l'exploitation de matériaux et ressources naturels. Les avancées technologiques dans le cadre du développement durable oeuvrent de plus en plus dans le sens des économies de matériaux, en encourageant la diffusion des services, tandis que les technologies à faible impact environnemental vivent un véritable essor.
À la différence de la projetation traditionnelle, l'écodesign évolue au coeur d'un large éventail de qualités et de valeurs, où la communication entre moyens et systèmes est ouverte et transversale. C'estainsi que prennent forme des solutions originales, avant-gardistes du point de vue technologique et ayant pour but un développement durable.
Dire, faire, durer / Ecopublicité
Pour exprimer et diffuser le concept de développement durable, la communication peut s'effectuer par les moyens habituels; mais l'écopublicité existe à bien d'autres niveaux et sous diverses formes.
En réalité, les messages relatifs aux questions environnementales n'atteignent plus leur public uniquement grâce aux médias et aux campagnes de communication employées, faisant de l'affichage et du pay-off leurs instruments d'expression les plus immédiats; il existe sur le marché de plus en plus de produits qui, d'une manière ou d'une autre, déclarent leur durabilité et en font leur point fort. Ces produits communiquent parfois un message très direct en l'intégrant à leur propre design; dans d'autres cas, ils mentionnent leurs certifications environnementales, lesquelles naissent pourtant de procédures méticuleuses et complexes, souvent difficiles à comprendre par l'acheteur de l'objet; dans d'autres cas encore, ils invitent à des comportements durables ou proposent des jeux éducatifs, qui stimulent aussi les enfants à adopter un regard neuf sur le monde dans lequel nous vivons. La durabilité peut ainsi être soit le sujet direct de la communication, soit un instrument pour valoriser et faire la publicité d'un produit sur le marché.
Zéro emissions / Le design systémique
Le secret d'un bon design ne réside pas seulement dans la mise en scène d'un produit pour en valoriser la composante esthétique. En opérant dans un ensemble de valeurs sociales, culturelles et éthiques, l'écodesign doit tenir compte des systèmes au sein desquels les produits sont réalisés. Il est de ce fait important de visualiser et gérer le flux de matériau passant d'un système à l'autre, afin que le cycle économique visible ainsi généré réduise au fur et à mesure l'empreinte écologique des produits.
Celui-ci s'appelle design systémique : selon ce principe, les produits secondaires et déchets dérivant de l'usage des ressources sont attentivement étudiés afin de recueillir un maximum d'informations et d'en faire une évaluation réelle. Nous pensons par exemple aux déchets des processus de production, qui pour le moment demeurent en grande partie inutilisés et représentent ainsi un coût. Le design systémique vise à la conception d'un nouveau modèle productif, où les cycles industriels sont ouverts et interconnectés: il se génère ainsi des flux de matériaux (les produits secondaires) et d'énergies, au cours desquels aucun déchet ne reste inutilisé et qui rendent chaque système plus stable à long terme.